Jules Verne aux Petites-Dalles

Par Jean-Claude Michaux

Le séjour de Jules Verne aux Petites-Dalles est connu, en particulier par une photographie le montrant sur la plage entouré de sa famille. 

Cette photographie appartenant à M. Mauger a été diffusée par le Syndicat d'Initiative il y a près de 20 ans.

La tradition nous a rapporté que Jules Verne séjournait dans la Tour Fiquet.

Cette tour située face à la mer ne pouvait que susciter l'imagination, non seulement de Jules Verne, mais aussi des petits-dallais : « face au soleil couchant, Jules Verne  aurait écrit le rayon vert ».

Les biographies les plus complètes confirment  que le dernier voyage de Jules Verne, en 1899, l'a amené aux Petites-Dalles. Il avait alors écrit depuis de nombreuses années ses principaux romans. En particulier, le rayon vert a été écrit, en 1881, donc 18 ans avant le séjour de Jules Verne aux Petites-Dalles.

Les romans de Jules Verne sont souvent listés en suivant la chronologie des dates de publications, plus rarement en indiquant les dates de rédaction. Les principaux auteurs indiquent 3 romans commencés en 1899 :

 

Gilles de Robien dans sa biographie de Jules Verne, est plus précis.  Au cours de son séjour  aux Petites-Dalles Jules Verne a partiellement rédigé « le volcan d'Or ».  

Ce roman ne sera publié qu'après sa mort en 1906, après avoir subi d'importantes modifications apportées par son fils Michel.

Ce n'est que récemment que le Volcan d'Or a été publié tel qu'il avait été écrit par Jules Verne.

L'actualité et la contemplation du Nord-Ouest aux Petites-Dalles, l'ont  entraîné dans le Nord-Ouest américain.

Trois ans après la découverte d'or, pendant l'été 1896, dans le Gold Bottom ou la Bonanza, à l'origine de la ruée de prospecteurs vers le Yukon, Jules Verne se saisit du sujet. Il va fonder son roman sur une particularité souvent mal perçue actuellement. En effet, pour beaucoup cette ruée vers l'or concerne seulement l'Alaska, alors qu'en réalité elle a porté sur l'Alaska (U.S.A.) mais aussi le Klondike (Canada).

Deux cousins québécois héritent de leur oncle d'une concession dans le Klondike.  Deux cousines ruinées partent vers Dawson l'une pour travailler à l'hôpital l'autre pour devenir chercheuse d'or. Ils font connaissance pendant le voyage.

L'intrigue repose sur :

A la fin du roman, ils découvrent de grandes quantités d'or. En outre,  le double mariage des jeunes gens est célébré dans l'un des deux temples de Dawson.

Jules Verne aimait émailler ses récits de détails, il précise donc que Dawson a déjà :

Cette église  catholique dépendait du Vicariat d'Athabaska-Mackenzie, dont l'évêque, Monseigneur Grouard, était français.

L'une des petites-nièces de Mgr Grouard venait régulièrement aux Petites-Dalles.

L'introduction du catholicisme  dans le grand  nord et l'ouest  du Canada, sur des régions représentant 10 fois la France, a été assuré par quelques prêtres québécois à partir de 1818, puis par des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée (O.M.I.), à partir de 1845. Ce n'est qu'en 1869 que le gouvernement canadien acheta à l' Honorable Compagnie de la Baie d'Hudson 4.600.000 Km carrés.

Mgr Grouard participa à la négociation du Traité de gouvernement canadien avec les indiens de l'Athabasca.

En raison de la ruée vers l'or, Mgr Grouard avait envoyé des missionnaires à Dawson dès 1898. et réalisé une tournée apostolique, jusqu'au Youkon en 1900.

Dans ses mémoires : Souvenirs de mes soixante ans d'Apostolat dans l'Athabaska-Mackenzie, Mgr Grouard donne une description de Dawson qui confirme la minutie et l'exactitude des indications données par Jules Verne.

 A son retour, après  9 mois de voyage, Mgr Grouard proposa la division de son trop vaste vicariat. Il ne  conserva que l'Athabaska, qui correspond à une partie importante, du nord des provinces actuelles d'Alberta et du Saskatchewan. Le Mackenzie et le Yukon furent confiés à un autre évêque, Mgr Breynat.

Grâce aux Missionnaires français, il reste de petites poches de catholicisme et de francophonie dans ces provinces anglophones.

Le nom de Grouard désigne actuellement :