Extrait de la carte du Gouvernement de Normandie de 1634.

Voici les commentaires de Sébastien Périaux:

• En partant de Saint Vallery en Caux (remarquer au passage les deux l qui indiquent bien la prononciation cauchoise [valri]) le dessinateur est allé trop à l'ouest pour placer le "Bas de Manifosse", le "Val du Tot", "Hondeville" (Conteville) et la "Descente de Lunesete" (mentionnée sur des cartes plus récentes "Port Sunecette", devenu par la suite "Port-Sucette" et finalement la centrale nucléaire de Paluel). Le cours de la Durdent a été placé trop à l'ouest ou son embouchure trop à l'est. Il semble que ce soit cette proposition qui doive s'imposer car le cours de la Durdent est plus rectiligne que sur cette carte, où il apparaît incurvé vers le Nord juste avant son embouchure.
• Noter le port de Claquedent qui disparaîtra aux alentours de 1715 (il y a une carte de 1715 très intéressante qui le montre).
• Noter la deuxième rivière qui afflue à la Durdent. Cette rivière est toujours visible aujourd'hui mais dans la vallée de la Durdent. Elle a une centaine de mètres de long, longe la route du bord de mer et vient se jeter dans la Durdent juste à la hauteur du Pont Rouge. Auparavant, cette rivière naissait dans la vallée de Veulettes qui se prolongeait plus loin (l'érosion n'avait pas encore trop rongé la côte) jusqu'au village de Lombardie, village qui n'apparaît pas sur cette carte, mais sur d'autres (notamment sur la carte de 1715). Cette rivière est aussi mentionnée sur d'autres cartes.
• Noter le cap du Castelier, qui indique le fort romain, certainement placé sur un oppidum gaulois. A ce propos, il est indiqué dans la Guerre des Gaules que César fit bâtir ou réactiver ces forts pour surveiller la côte.
• Noter la descente de Saint Martin, qui indique le Val ou l'Echelle de Saint Martin.
• Noter le Val de Biron, qui est certainement une descente à la mer plus restreinte comme l'est aussi le val de Hiaume et qui est devenu le Fond de Villon en français moderne. Il s'agit d'une valleuse sur la falaise de Saint Martin, entre le Val et les Petites Dalles, noté sur la carte IGN et qui a un intérêt historique dont nous reparlerons plus tard.
• Noter enfin et surtout le "port de la Petite Dalle". Il ne s'agit ni d'un val ni d'une descente mais bien d'un port, c'est à dire un endroit abrité pour les bateaux, certainement formé par une anse sur laquelle débouchait la vallée. Il en va de même pour le "port de la Grande Dalle", et celui de Saint Pierre en Port. Comme l'a indiqué un auteur du 19e siècle qui a étudié l'évolution du littoral normand, la plupart de ces criques ont été érodées et emportées par la mer, soit au fil du temps soit au cours de violentes tempêtes comme celle qui détruisit en 1370 le village de "Chef de Caux", ou celle qui fit disparaître le port de Claquedent en 1715.
• Noter pour finir les villages de Tailletot et d'Armonville qui ne sont pas mentionnés sur aucune autre carte, et qui font l'objet d'une recherche de ma part.